Intervenant
"Pour moi, le clown c’est avant tout un grand « oui » à l’univers. Le clown se paye le luxe de ne pas être dans la réaction, il vit ici et maintenant ce qu’il a à vivre. S’il dit non, c’est parce qu’il a dit oui au jeu qui consiste à dire non. Ainsi le clown transgresse par essence, du fait même d’être ce qu’il se permet d’être. À partir du moment où il fait le choix de ses jeux en toute lucidité (et que cela reste des jeux), il peut tout se permettre."
Julien Charrier pratique le théâtre depuis plus de 20 ans. Pour mettre au point ses outils pédagogiques, il a investi et collecté diverses techniques et approches du travail de l’acteur (clown, théâtre gestuel, art dramatique, danse-théâtre, théâtre d'objet et de marionnette, Butö, Grotowski, performance... ). Il s’est formé au clown auprès d’Eric Blouet, Vincent Rouche, et avec le collectif « Les Clowns » fondé en 2011. Il pratique le yoga et la méditation vipassana depuis une quinzaine d’années et a pratiqué certains arts martiaux tel que le Kalarypayattu, l’Aïkido ou le Tai-chi-chuan…
Stages
Pour l’instant la compagnie ne propose pas de stage de théâtre, mais cela ne saurait tarder. N'hésitez pas à faire part de vos besoins, personnels ou de compagnie concernant la direction d’acteur ou la mise en scène
Stage de clown
"Là où l’acteur se doit d’être intense, le clown lui jubile"
"Là où l’acteur se doit d’être intense, le clown, lui jubile"
Pendant ces deux stages, nous allons partir à la recherche de notre créature et de ces multiples facettes. Comment aiguiser sa lucidité sur le plateau, afin de pouvoir se saisir de tout ce qui peut faire jeu : émotions, sensations, corps, rythmes, voix, mots, l’espace, le rapport au public... Nous verrons comment, lors d’une improvisation, le clown tisse une dramaturgie au temps présent et s’en nourrit. Des outils pédagogiques seront proposés, pour vous permettre de saisir le lien premier qu’il y a entre l’énergie, le positionnement du corps (silhouette), le rythme, les états de jeux et les émotions.
Éléments pédagogiques que nous aborderons
Travail de fond du jeu clownesque nous aborderons le solo, puis dans un second temps le duo. Un accent sera posé sur la compréhension des états de jeux et de leur ouverture au public.
Comment fonctionne un état de jeu? Qu’il émerge intuitivement du ludisme ou qu’il soit construit à partir d’un travail de silhouette et de rythme, comment il est possible de le générer et de le retrouver?
Nous aborderons la méditation, en tant qu’elle permet d’appendre à écouter le dedans, comme le dehors de manière simultanée.
Être en même temps à l’écoute des sensations intérieur et à l’écoute de l’espace, du public et de tout ce qui peut nous stimuler.
Elle permet aussi de comprendre que c’est le lâché prise qui permet cette écoute.
Nous aborderons le bide, avec notamment les entrés public.
Un training sera proposé pour faciliter l’accès au travail de silhouette. Comment faire monter l’énergie des pieds à la tête notamment en abordant la dimension ondulatoire du corps ?
Nous aborderons les micro-mouvements comme un outil permettant de rendre les silhouettes organiques et vivantes.
Nous aborderons les montés d’états
Nous verrons comment nourrir un objectif, avec le corps et ses conflits, ainsi que par la dimension rythmiques de l’action.
Une fois les états de jeux stabilisés, nous aborderons le prétexte et le duo.
-Lieu : Paris 13 ème (12 au 18 mars).
Roubaix (17 au 23 avril).
-Tarif : 280 € le stage.
-Inscription : À l’issu d’un entretien téléphonique pour s’assurer que le travail proposé peu convenir au stagiaire
-Nombre de participant: 10 personnes maximum
-Horaire : 9h30 / 13 h, 14h30/18h.
-Contact : Julien Charrier / 0674959423
"De conflits, en défis, le clown pend au bord du bide"
Julien Charrier enseigne et joue depuis plus de 25 ans. Pour mettre au point ses outils pédagogiques, il a exploré diverses techniques du travail de l’acteur (clown, théâtre gestuel, art dramatique, danse-théâtre, théâtre d'objet et de marionnette, Butö, Grotowski, performance...). Il s’est formé au clown avec Eric Blouet, Vincent Rouche et la cie "Le Bateau de papier". Il pratique le yoga et la méditation (Vipassana, Zazen, Mahamoudra) et a étudier certains arts martiaux tel que le Kalarypayattu, l’Aïkido ou le Tai-chi-chuan.
Il défend un clown vibratoire, qui puise ses ressources dans la conscience corporelle et l'ouverture pour développer l'intuition du joueur.
Le Clown et le Chœur
Le travail du Chœur qui se réfère, au Chœur du théâtre antique grec, signifie dans le théâtre contemporain les modes d’écriture ou d’improvisation où un certain nombre d’acteurs sortent de leur simple individualité pour faire collectif et se mettent au service d’un élan commun pour signifier une même intention.
Il s’agit ici d’aborder le Chœur en tant qu’improvisation.
Dans sa forme la plus archaïque, ce sont des acteurs physique qui se passent le rôle de leader. C’est-à-dire un acteur fait et les autre imitent. On peut alors parler de Chœur siamois. A partir de cette base, les règles peuvent se complexifier, jusqu’à aller vers un Chœur sans leader, constitué d’individus. C’est à dire que chacun à l’intérieur du chœur a son autonomie d’action, tant que ce qu’il fait est au service d’une vision commune, qui dans l’absolu est la plus consciente possible.
Il est bien sûr possible d’intégrer la parole et le chant, voir même pourquoi pas des instruments de musique.
Une fois ce travail d’écoute mis en place, il est possible de travailler sur la dissidence.
C’est à dire qu’un acteur trop réfractaire à ce qu’il vit dans le Chœur, et donc poussé par une vraie nécessité, peut choisir de le quitter, pour s’autonomiser et ainsi dialoguer de manière directe ou indirecte avec le Chœur quitté.
Ce qui est potentiellement le début de la constitution d’un autre Chœur, qui dialoguera ainsi avec le premier.
Ce travail implique de développer aussi bien une écoute de son propre vécu, que d’être conscient des différentes énergies qui traversent le chœur, afin de permettre une lecture dynamique des propositions et des enjeux qui sont proposés par les acteurs. Nous nous situons là au cœur d’une dialectique qui articule individualité et collectif. Cela dans une recherche d’enrichissement des deux parties afin de produire des scènes de groupe.
Ici l’acteur recherche sa liberté dans une adaptation permanente à des contraintes issues de ses perceptions, de leur appréciation et des possibles qui en découlent. Et une grande part de ce qui est perceptible est produit par l’ensemble des acteurs.
Nous sommes ici au cœur d’une expérimentation qui se propose au temps présent de travailler l’articulation entre liberté individuelle et liberté collective.
Pendant ces stages il s’agira d’aborder le Chœur avec la figure du clown.
De voir comment le clown peut s’emparer des failles et conflits que ce travail lui fait apparaître.
Ce sera aussi l’occasion de mettre en chantier des éléments qui ne sont pas ou peu abordés dans la pédagogie que je propose concernant le clown et le solo.
Notamment, comment le clown se décentre, pour se permettre une lecture non seulement de ce qu’il produit, mais aussi de ce que l’espace qui l’entoure propose.
Ce qui est un élément indispensable si il veut tisser une dramaturgie au temps présent lors d’une improvisation.
Mais aussi et peut être surtout, de continuer à développer son champs de conscience.
Car si le clown crée (transforme, invente) cela doit toujours me semble t-il être à partir de phénomènes qui lui apparaissent comme « réel ». C’est la condition même, pour donner vie à ces fabrications.
Pour 2020 la cie va développer et expérimenter le travail du chœur en clown, dans le but d’improviser en groupe dans l’espace public.
Nous nous proposons d’explorer comment et avec quel type de contraintes il est possible d’improviser de manière « libre » dans l’espace publique.